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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.




Soupçons.

STANCES.


Lingrate cause de ma flâme,
Pour qui j’ay des soins si constans
Qu’elle occupe depuis long-temps
Tout mon cœur et toute mon âme ;
Elle que j’aime avec transport,
Qui blâme et craint l’amour si fort
Qu’elle tremble dès qu’on le nomme,
Que fait-elle à l’heure qu’il est ?
Possible entre les bras d’un homme,
Et d’un homme qui luy déplaist.

Qu’elle est tranquille en mon absence !
Si dans ce commerce importun
Elle ose penser à quelqu’un,
Ce n’est pas à moi qu’elle pense,