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Avecque du credit j’ay des biens en Province,
Mes affaires d’ailleurs ſont en aſſez bon point ;
Qu’on parle devant moy d’une nobleſſe mince,
Cela ne me regarde point.

Quand un voiſin m’offence, ou m’a fait quelque injure,
Je me bas contre luy s’il eſt de mon eſtoc :
Puis je cherche la Paix, & voudrois je vous jure
Que les armes fuſſent au croc.

Tous ces Tiltres enflez ne ſont pas ce que j’ayme,
La vanité me choque, & c’eſt ſi peu mon grief,
Qu’on me nomme ſouvent par mon nom de Bapteſme.
Encor que j’aye plus d’un Fief.

Je me veux marier, moy-meſme & mon Village
Tous deux avons beſoin que ce ſoit au pluſtoſt,
Et pour entretenir un honneſte ménage
Perſonne n’a mieux ce qu’il faut.