On nous oste les fers, les poiſons, & les feux,
Mais il nous reſte encor des mains & des cheveux.
Le Ciel veut que la mort doucement nous ſaiſiſſe,
Sa haine à cette fois nous l’a rendu propice,
Un payſan m’aportant un aſpic ſous des fruicts
Dont le venim ſubtil peut tuer nos ennuis.
Allons donc nous ſervir du preſent qu’il me donne,
Preparez mes habits, mon ſceptre, & ma couronne,
Que mon lit ſoit ſuperbe, & n’ait point de pareil,
Puis que j’y vay dormir d’un eternel ſommeil,
Si la mort ne peut eſtre à nos yeux moins affreuſe,
Qu’elle paroiſſe au moins noble, riche, & pompeuſe.
Scène III.
grippe, elle eſt à nous, rien ne m’a ſurmonté,
J’ay fait ceder la force à la ſubtilité,
Et j’ay fait voir trompant cette fine adverſaire
Qu’à la vertu ſouvent le vice eſt neceſſaire.