Non, non, noſtre deſtin ſera conforme au voſtre,
Arreſtant voſtre mort vous concluez la noſtre.
Qui m’avoit mis en main cet Empire orgueilleux,
Quoy qu’il m’en ait oſté la marque ſouveraine,
Me faiſant ſuivre ainſi, veut que je meure en Reine ?
Sa pitié favorable à mes justes projets
Me laiſſe des amis en m’oſtant des ſujets ?
Mes filles, je benis le coup qui nous aſſemble,
Je vivois avec vous, & nous mourrons enſemble,
Nos pas nous vont conduire en un ſejour de biens,
Je ſuivray ceux d’Antoine, & vous ſuivrez les miens.
Je veux ſervir d’exemple à noſtre grande Reine,
Et je veux qu’elle juge en me voyant ſouffrir,
Si je meurs à regret quand elle veut mourir :
Nous ſuffoquerons-nous ? Ou bien rendrons-nous l’ame
Comme cette Romaine avalant de la flame ?