Qu’elle vive en repos, qu’elle ne craigne rien,
Et par vost re bonheur qu’elle juge du ſi en.
Je luy viens d’envoyer le ſage Proculée,
Afin que de ma part elle ſoit conſolée,
Et qu’il la perſuade à ſortir des tombeaux
Où toujours ſa trist eſſ e à des objets nouveaux,
Quelle ait toujours les droits d’une grande Princeſſ e,
Que ſon ennuy ſe paſſ e, & que ſa crainte ceſſ e,
Bref qu’elle eſp ere tout d’un vainqueur indulgent,
Elle eſt Reine, & Ceſar triomphe en l’obligeant.
Redoutable Empereur, noſt re ville eſt ravie,
Et vous prenez nos cœurs en nous donnant la vie,
Trop heureux, ſi le Ciel nous avoit dest inez
A perdre en vous ſervant ce que vous nous donnez.
Scène II.
aut-il gouſt er ſi peu le fruict d’une victoire,
Et pour cacher leur honte obſcurcir voſt re gloire ?
Un cœur eſt bien peu fort quand la pitié le fend,