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temps que le lieu de ravitaillement des insaisissables nomades. Les gouverneurs de l’Algérie, Tirman, Cambon, Laferrière, en réclamaient l’occupation. Les ministres de la Guerre, tacitement, étaient du même avis… Mais voilà, il y avait le Parlement qui ne marchait pas, à cause de l’Angleterre, de l’Allemagne, à cause surtout d’une certaine Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, qui prescrit que l’insurrection est le plus sacré des devoirs, même lorsque les insurgés sont des sauvages qui vous coupent proprement la tête. Bref, l’autorité militaire en était réduite à augmenter discrètement les garnisons du Sud, à créer de nouveaux postes ; celui-ci, ceux de Berresof, Hassi-el-Mia, fort Mac-Mahon, fort Lallemand, fort Miribel… Mais, comme dit Castries, « on ne tient pas les nomades avec des bordjs, on les tient par le ventre. » Le ventre, c’étaient les oasis du Touat. Il fallait convaincre de la nécessité de s’emparer des oasis du Touat ces messieurs les avocats de Paris. Le mieux était de leur présenter un tableau fidèle des intrigues qui s’y tramaient contre nous.

Les principaux auteurs de ces intrigues étaient et sont encore les Senoussis, dont le chef spirituel a été contraint par nos armes de transporter le siège de la confrérie à quelque mille lieues de là, à Schimmedrou, dans le Tibesti. On eut, — je dis on par modestie, — l’idée de repérer les traces laissées par ces agitateurs sur leurs parcours favoris : Rhât, Temassinin, la plaine