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coutume traditionnelle de la réception. Il faut prévenir sa venue. Il faut lui faire comprendre qu’il vaut mieux qu’il reste à bord.

« Le colonel regarda de nouveau les officiers. Ils ne purent qu’approuver ; mais comme on voyait que chacun d’eux n’était pas à son aise !

« — Je n’espère pas trouver parmi vous un volontaire pour une mission de cette sorte. Force m’est de désigner quelqu’un d’office. Capitaine Grandjean, M. de Saint-Avit est capitaine. Il est correct que ce soit un officier de son grade qui lui fasse notre communication. Par ailleurs, vous êtes le moins ancien. C’est donc à vous que je suis contraint de m’adresser pour cette pénible démarche. Je n’ai pas besoin de vous demander de la faire avec tous les ménagements possibles.

« Le capitaine Grandjean s’inclina, tandis qu’un soupir de soulagement s’échappait de toutes les poitrines. Tant que le colonel fut là, il resta à l’écart, sans mot dire. Ce n’est que lorsque le chef se fut retiré qu’il laissa échapper cette phrase :

« — Il y a des choses qui devraient bien compter pour l’avancement.

« Le lendemain, au déjeuner, tout le monde attendait avec impatience son retour.

« — Eh bien ? — interrogea brièvement le colonel.

« Le capitaine Grandjean ne répondit pas tout de suite. Il s’assit à la table où ses camarades étaient en train de se fabriquer leurs apéritifs, et lui, l’homme dont on raillait la sobriété, il