— Vous pouvez approcher, messieurs, — nous dit alors M. Le Mesge.
Sur un signe de sa part, les trois Touareg se retirèrent de quelques pas en arrière.
— Vous m’avez demandé tout à l’heure, — dit M. Le Mesge, s’adressant à Morhange, — de vous donner une preuve des influences égyptiennes sur ce pays. Que dites-vous de cette caisse, d’abord ?
Disant ces mots, il désignait l’étui que les serviteurs venaient d’allonger sur le sol, après l’avoir retiré de sa niche.
Morhange poussa une sourde exclamation.
Nous avions devant nous une de ces caisses destinées à conserver les momies. Même bois luisant, même peinture de vives couleurs avec cette seule différence qu’ici les caractères tifinar remplaçaient les hiéroglyphes. La forme, étroite du bas, large du haut, eût dû, à elle seule, immédiatement nous en avertir.
J’ai déjà dit que la moitié inférieure de ce grand étui était close, donnant à l’ensemble l’aspect d’un sabot rectangulaire.
M. Le Mesge s’agenouilla et fixa sur la partie antérieure de la caisse un rectangle de carton blanc, une large étiquette, qu’il avait prise sur son bureau quelques instants plus tôt, en quittant la bibliothèque.
— Vous pouvez lire, — dit-il simplement, mais toujours à voix basse.
Je m’agenouillai aussi, car la lueur des grands candélabres ne permettait qu’à peine de déchiffrer