excursion au Hoggar. Avouez, en attendant, qu’elle s’annonce fertile en péripéties imprévues. Cet ineffable guide qui nous endort à seule fin de nous soustraire aux désagréments de la vie de caravane et qui me permet de connaître, en tout bien tout honneur, les extases tant préconisées du hachich ; cette fantastique chevauchée nocturne, et pour finir cette grotte d’un Noureddin qui aurait reçu à l’École normale l’enseignement de l’athénien Bersot, il y a de quoi, ma parole, faire dérailler les esprits les plus pondérés.
— Sérieusement, que pensez-vous de tout cela ?
— Ce que j’en pense, mon pauvre ami ? Mais ce que vous pouvez en penser vous-même. Je ne comprends rien, rien, rien. Ce que vous appelez gentiment mon érudition est à vau-l’eau. Et comment voulez-vous qu’il n’en soit pas ainsi ? Ce troglodytisme m’effare. Pline parle bien d’indigènes vivant dans des cavernes, à sept jours de marche au sud-ouest des pays des Amantes, à douze jours à l’ouest de la grande Syrte. Hérodote dit aussi que les Garamantes chassaient, sur leurs chars à chevaux, les Éthiopiens troglodytes, mais enfin, nous sommes au Hoggar, en plein pays targui, et les Touareg nous sont présentés par les meilleurs auteurs comme ne consentant jamais à séjourner dans une grotte. Duveyrier est formel à ce sujet. Et qu’est-ce, je vous prie, que cette caverne aménagée en cabinet de travail, avec au mur des reproductions de la Vénus de Médicis et de