Page:Benoist - L'Abitibi pays de l'or, 1938.djvu/77

Cette page a été validée par deux contributeurs.
75
L’Abitibi, pays de l’or

loups, encore mal dressés, commencèrent par le renverser, en arrivant au bord du lac de Montigny, dans un banc de neige fondante. La nuit précédente, par suite d’un dégel, le lac avait débordé. Le missionnaire portait cependant un costume esquimau et le dommage ne fut pas grand. En janvier, deuxième tournée, beaucoup plus rapide, en autoneige, sur une croûte bien durcie ; en février, les taxis ordinaires circulaient librement sur le lac et par les routes ; en mai, kickers et bateaux-taxis avaient déjà commencé leurs services sur toute l’étendue du lac.

Il va sans dire qu’en toutes saisons, à l’exception de quelques semaines le printemps et l’automne, à l’occasion du gel et du dégel des lacs, l’avion est couramment employé dans ces régions du Nord-Ouest. Les missionnaires ne s’en privent pas.

Malgré tous ces moyens de transport, le ministère n’en reste pas moins pénible. La cure de Saint-Bernard-de-Sullivan est rien moins que sédentaire. Elle est au vrai si peu sédentaire que son titulaire n’a pas encore de presbytère, non plus que d’église. L’une et l’autre doivent pourtant se construire à brève échéance. La compagnie Sullivan a même fourni pour cela tout le terrain qu’il faut.