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Émile Benoist

tion se sert en effet de moyens de locomotion qui sont assez peu connus dans le reste de la province de Québec et du monde. Le kicker, c’est un simple canot, genre Peterboro, mais plus pansu, plus large, vrai canot de voyageurs des pays d’En-Haut auquel on attache un moteur portatif. En pays de villégiature, autour de Montréal, par exemple sur le lac Saint-Louis ou le lac des Deux-Montagnes, cela n’irait pas sans danger et trop souvent sans accident. Là-bas, l’embarcation reçoit parfois des chocs assez violents de son moteur, qui rouspète — d’où la désignation kicker — mais les chavirements sont rares. Question de latitude sans doute, sinon d’accoutumance. L’autoneige, qui peut atteindre une vitesse de 50 ou 60 milles à l’heure, a l’aspect d’un avion sans ailes, avec l’hélice à l’arrière, la cabine pour quatre ou cinq voyageurs étant montée sur de longs patins en bois. Le traîneau à chiens ou hometik est encore le moyen de transport le plus fréquent en hiver parce qu’utilisable, pour ainsi dire, par tous les temps.

Au cours de ses dix premiers mois à Sullivan, M. l’abbé Quenneville a pu faire l’essai de tous les moyens abitibiens de locomotion. Sa première tournée, en décembre 1936, lui prit une semaine entière, avec un attelage de chiens. Il était parti de Val d’Or. Les chiens, qui étaient des chiens-