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Émile Benoist

étions rendus, interminable détour, par l’Harricana, le lac Blouin, la rivière Coulombière, jusqu’à la mine Beaufor, voisine de la mine Perron. La Beaufor était également lancée par les frères Beauchemin et quelques associés. De Sullivan à Beaufor, navigation de quatre ou cinq heures, par canot rapide. Aujourd’hui l’automobile couvre facilement la route de l’un à l’autre endroit, une vingtaine de milles, en moins d’une heure. La voiture ne roule pas sur du velours, comme de raison, mais assez allègrement tout de même. En pays neuf, on ne regarde pas de si près aux secousses, bien que l’on se plaigne généralement des chemins et des lenteurs administratives.

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En sortant du village de Sullivan (Saint-Bernard est le vocable patronymique de la paroisse), qui s’ébauche en marge du territoire de la mine, c’est tout de suite la Jacola, l’ancienne Greene-Stabell, en train de forer un puits nouveau ; moins d’un quart d’heure et c’est Val d’Or, magma en ébullition, et Bourlamaque, ville fermée et figée, qui étire ses rues larges, pavées de bon bitume, bordées de jolies maisons, où l’urbanisme dernier cri a su mettre partout des plates-bandes de fleurs