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L’Abitibi, pays de l’or

1934, en compagnie de M. Jean Beauchemin, l’un des réorganisateurs de la Sullivan, lors de ma première visite dans ces parages.

Le voyage, de près de cent milles, à cause des détours de la rivière, se faisait en canot automobile et prenait une bonne partie de la journée. La mine Siscœ, orgueilleuse insulaire, et la Sullivan étaient les deux seules alors en production de ce côté. Encore la Sullivan venait-elle à peine d’expédier à la Monnaie d’Ottawa sa première brique d’or. La mine n’était encore pénétrée que par un seul puits dont le chevalement dominait une pointe qui s’avance dans le lac en se donnant des mines — ce qui se comprend — de petit Gibraltar.

Au lac de Montigny, on apercevait, à cette époque lointaine de 1934, que deux autres chevalements, celui de la mine Siscœ, et modeste, perdu dans la grisaille des épinettes, celui de la mine Martin, devenue la Shawkey. En pleine forêt, en suivant sur une distance d’environ un mille un sentier mal battu, on pouvait découvrir la Greene-Stabell, aujourd’hui la Jacola. Son chevalement était imposant mais on ne le pouvait voir que de près. Tout autour, la forêt dense. De Sigma et de Lamaque, deux opulentes entreprises en 1937, il n’était même pas alors question.

Au cours de ce même voyage de 1934, nous nous