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Émile Benoist

noms stupides : le Petit Canada, Paris-Vallée, Paris-la-Nuit, Hollywood. Ce dernier, sur les bords du lac Lemoine et de la Rivière Piché, que certains s’obstinent à appeler rivière Thompson, a d’innombrables salles de danse, ouvertes du coucher au lever du soleil.

Cette même route Senneterre-Rouyn, quelque part dans le canton de Pascalis, près du littoral du lac Tiblemont, se bifurque. L’autre branche prend une direction franchement sud, traverse le canton de Louvicourt et se dirige sur Mont-Laurier. Les Abitibiens entretiennent l’espoir de pouvoir passer par là, dès l’automne de 1938, pour se rendre à Montréal. Le trajet sera d’environ 350 milles. Mais pour l’heure, il n’y a pas d’explorations minières ni de camps miniers de ce côté, si ce n’est dans le canton de Louvicourt. Plus au sud que Louvicourt, la région n’est pas encore cartographiée par le ministère des Terres et Forêts, aucun relevé géologique n’a même été fait. Une compagnie s’est fait autoriser à construire un chemin de fer entre Senneterre et Mont-Laurier. Le projet est-il sérieux ? Rien ne l’indique encore.

Les soixante et quelques milles de la route Senneterre-Rouyn, côté est, si cahoteux qu’ils soient, sont déjà soumis à un roulage intense.