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L’Abitibi, pays de l’or

Saint-Luc de La Motte, après vingt ans, n’est plus précisément une paroisse de colonisation. Ses habitants peuvent se dire cultivateurs presque autant que ceux de l’île Jésus. Certains d’entre eux sont même devenus des spécialistes de l’aviculture. Les œufs de leurs poules, la chair de leurs poulets trouvent des acheteurs dans les centres miniers. C’est sans doute pour donner à ses ouailles, qui sont aussi ses amis, comme une vision de terre promise, que M. le curé Chagnon a fait du clocher de son église neuve, bâtie à peu de frais, une tour d’observation. Du clocher de Saint-Luc non seulement découvre-t-on les environs, mais l’on voit, à cinquante milles de distance, la haute cheminée de Noranda, empanachée de fumée opalescente. Le curé Chagnon invite ses paroissiens et les visiteurs de sa paroisse à y monter : tout autour, c’est le pays qui appartient à Québec sans doute, mais qu’il lui reste à conquérir.