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L’Abitibi, pays de l’or

magma humain, comme l’autre, finira sans doute par se tasser et se refroidir. Val d’Or, la métropole de deux ans, n’est-elle pas assagie déjà ? L’urbanisme n’a pas encore ordonné ses rues défoncées, mis chaque chose à sa place dans ce ménage urbain et tout neuf. Les Valdoriens véritables, — plus de sept mille, une année seulement après la fondation de la ville — immigrés de tous les coins de la province et d’ailleurs mais qui ne sont pas à Val d’Or simplement de passage, ayant foi en leur ville nouvelle, sont jaloux de sa réputation.

Ils n’ont pas tardé à se donner un corps de police. De même dans les villes organisées par les soins de quelques compagnies minières, comme Malartic, Bourlamaque, Sullivan, O’Brien. Ce sont les banlieues, aux populations sans cesse grossissantes de squatters, qui donnent momentanément des inquiétudes.

UN CONTRASTE

Pourtant, à part les exploiteurs et les exploiteuses du vice, tout ce monde travaille dur, d’arrache-pied, travaille à la course. Le contraste est frappant de l’Abitibi minier et de l’Abitibi de la colonisation, grouillant de vie lui aussi mais tout de