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Émile Benoist
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sentation déjà plus qu’en puissance de la richesse. Du levant et du couchant, du midi et du septentrion partent des troupes d’autres assoiffés, les assoiffés de l’or. Qu’importe les distances, les peines, les fatigues, la faim, la soif, la vraie soif, celle qui met la gorge en feu, torture et parfois rend fou, la chaleur accablante, le froid qui pince et qui mord ? La soif plus ardente des richesses fait oublier tout cela.

L’or. Ce mot scintille à leur horizon, comme une étoile polaire.

Contre la brousse, contre la forêt vierge, souvent plus traîtresse que l’onde, l’homme, ce nain dont la cupidité peut faire un géant, entreprend la lutte. Il affronte et vainc les difficultés, franchit les obstacles que la nature lui oppose sans cesse.

Et comme du soir au matin, naissent et grandissent les villes de l’or.

Hier, c’était Rouyn, Noranda, Duparquet, dans le Témiscamingue ; aujourd’hui c’est Val d’Or, Bourlamaque, Sullivan, Malartic, O’Brien, au pays voisin de l’Abitibi.

Depuis les découvertes de la Californie et du Klondyke, à la fin du siècle dernier, celles du Nord ontarien, Cobalt, Timmins, Kirkland Lake, quelques années plus tard, l’Amérique n’avait pas vu