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L’Abitibi, pays de l’or

matière stérile, voie d’accès directe aux veines, des galeries, qui sont dans le minerai même, des couloirs, des cheminées, des monteries et des descenderies, des plans inclinés de toutes sortes, que l’on voit à l’égouttement et au pompage des eaux, à la ventilation forcée, que l’on ronge, pour l’abattage, des chantiers ouverts qui sont, par rapport à l’ensemble de la mine, comme les grands yeux d’un gruyère. Mais un gruyère dans lequel, c’est bien le cas de le dire, les rats se sont mis.

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Il faut dépenser une fortune pour prouver une mine, la prospecter scientifiquement. Nous avons vu comment cela se fait à Beaucourt. Il en coûte une autre pour aménager la mine prospectée, dont l’existence est certaine, pour en « bloquer » le minerai, selon un mot que la bourse minière et ses courtiers ont fait connaître au public mais pas toujours en lui donnant son vrai sens. Dans le monde de la spéculation, certains mots ont parfois cours facile, trop facile.

Du minerai « bloqué », autrement dit assuré, c’est strictement le minerai d’une veine qui a été mise à nu sur quatre faces et dont la teneur est connue.