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Émile Benoist

— promenait son écran de lumière sur la paroi verdâtre et suintante du travers-banc. Son halo oblique et mobile se croisait constamment, en une sarabande fantomatique, au halo tout semblable de la lampe de mon compagnon. Je ne voyais de celui-ci que le dos mouillé et miroitant de sa longue capote caoutchoutée.

Dans une mine, m’avait-on prévenu, marchez toujours la tête penchée, regardez à vos pieds. Nous clapotions en effet dans l’eau et ma botte au bout ferré butait sans cesse sur une aspérité ou sur le rail des wagonnets.

De loin, comme un roulement de tonnerre, nous parvenait le bruit des foreuses pneumatiques, à l’œuvre sur les fronts d’attaque.

À la rencontre de deux couloirs, je lève un peu la tête. Mon casque donne durement sur quelque chose qui doit être du roc. Je comprends alors que le casque du mineur s’ajuste — sage précaution — sur une sorte de bourrelet fait de bandelettes.

Nous étions à l’un des fronts d’attaque, quelque part sous le lac de Montigny. Le couloir s’est légèrement élargi. Demain un chantier d’abattage s’établira probablement à cet endroit, où l’on vient justement de faire une découverte intéressante. La foreuse des mineurs semble avoir pris