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L’Abitibi, pays de l’or
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conduire de l’une à l’autre des treize veines récemment mises à jour. Elles ne sont pourtant pas groupées en nid mais disséminées çà et là sur le vaste territoire des mille acres de la concession. Le trajet à faire est toutefois moins long que pénible. Le pied bute sans cesse contre quelque chose ou s’enfonce quelque part. À chaque instant, il faut franchir des troncs d’arbres tombés, s’extraire d’un enchevêtrement de branchailles. Pendant des heures et des heures, il faut subir le soleil ardent, l’humidité à senteur de moisi qui vient du muskeg, essayer bien en vain de se défendre contre les moustiques. Rien à boire, il y a pourtant de l’eau partout, de l’eau croupissante. Le chien policier qui tantôt nous précède et tantôt nous suit, la queue en trompette, ne cherche même pas à s’y désaltérer. Il ne laisse toutefois pas, l’heureux animal, passer une mare d’importance sans s’y plonger et, comme de raison, s’approche ensuite de nous trois pour s’ébrouer.

Ces mêmes mares auront souvent une autre utilité. Elles fourniront de l’eau à mes deux compagnons d’ingénieurs pour laver des morceaux de quartz, de tourmaline, les pyrites.

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Les affleurements se présentent comme de gros