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L’Abitibi, pays de l’or

n’ont pas hésité à franchir la rivière — le pont existait — pour ouvrir un nouveau quartier, où se trouve maintenant l’imposant édifice d’un hôpital catholique.

Mais jusqu’à tout récemment, Amos était français, exclusivement français, de fait et d’apparence. Il n’en est plus de même. La ville change rapidement d’aspect. Il devient, est même devenu un centre pas mal cosmopolite. Le café chinois, le restaurant grec, ouverts jour et nuit, y ont fait leur apparition, de même que la salle de danse. Des Juifs, des Syriens, des Levantins y pratiquent un peu tous les commerces. Des maisons de Toronto ont établi là-bas des succursales. C’est que par suite des progrès de l’industrie minière, Amos est devenu comme un centre de ralliement. Jusqu’à l’inauguration du nouvel embranchement du Canadien National, qui permet maintenant la communication plus directe par les convois qui partent de la lamentable gare de la rue Moreau, à Montréal, c’était par Amos qu’il fallait passer pour se rendre à Val d’Or. Les convois bifurquent maintenant à Senneterre pour se diriger vers Val d’Or et, plus tard, vers Rouyn.

Le fait de son importance nouvelle, comme point de jonction ferroviaire, ne manque pas d’inspirer des ambitions à Senneterre. D’autant plus