Page:Benoist - L'Abitibi pays de l'or, 1938.djvu/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.
138
Émile Benoist

ne donnerait pas beaucoup l’impression d’une ville organisée. Ses rues par exemple ne sont pas en meilleur état, après dix et même douze ans, car la fondation de Rouyn remonte déjà à 1925, que celles de la ville naissante de Val d’Or. Par beau temps, on y circule dans un nuage de poussière ; par temps de pluie, on y patauge dans une boue gluante.

Rouyn et Noranda ont toutefois non seulement leurs églises mais des églises avec clochers. Val d’Or n’a encore qu’un commencement d’église, une crypte solidement établie par exemple et qui servira bientôt de base à une construction de plus d’importance. À peine né, Val d’Or ambitionne cependant de supplanter Rouyn et Noranda, qui ont ensemble constitué jusqu’à présent comme la métropole minière du pays, et aussi Amos, considéré depuis un quart de siècle comme la petite capitale de tout le pays abitibien. Avec sa somptueuse église au dôme de mosquée, Amos entretient depuis assez longtemps, à ce qu’on dit du moins, l’espoir de devenir ville épiscopale, se donne même des airs plus urbains que villageois. Des quartiers excentriques s’élaborent : sur la rive droite de l’Harricana, par delà la voie ferrée, une série de maisons de mine cossue et entourées de jardins de fleurs ; des citoyens plus audacieux encore