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Émile Benoist

tentiaire de la Galicie, aux conférences internationales qui suivirent la grande guerre.

Comme je me trouvais dans le pays, à l’été de 1934, un ami, M. Pierre Trudelle, fils de l’un des pionniers de la ville d’Amos et lui-même auteur d’une histoire de l’Abitibi, offrit de me conduire dans la mission du Père Jean, au lac Castagnier, à vingt-trois milles du chemin de fer, au nord du village de Barraute. J’acceptai sans hésiter, car je connaissais le Père Jean de réputation, depuis un certain débat dont j’avais été témoin au Parlement d’Ottawa.

Nous roulions en auto sur une route plus ou moins cahoteuse, quand mon compagnon dut freiner pour ne pas venir en collision avec une haute charrette oscillant sur ses deux roues criardes, aux jantes rafistolées avec des bouts de corde et de broche. Le conducteur de cet attelage de fortune n’était autre que le Père Jean, qui rentrait à sa mission du lac Castagnier, après avoir été faire l’achat d’un sac de farine et de quelques provisions à Barraute.

Il restait bien une quinzaine de milles pour atteindre la mission. Le Père Jean accepta donc de monter dans notre voiture, laissant son attelage chez un colon. Il tenait à nous faire visiter sa