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Émile Benoist

pris cela précédemment, — on arrive chez les gens à l’heure qu’on peut et comme l’on peut. Du Château Malartic, où l’autobus m’avait descendu — autobus qui se rattache à un service qui couvre maintenant tout l’Abitibi, entreprise canadienne-française, — il y a bien un demi-mille, peut-être davantage, jusqu’à l’ancienne « cookerie » du curé. Pour commencer, le chemin était bien passable. Je ne le voyais pas, mais mon pied le sentait. Plus loin le chemin était raboteux, plus que de raison. Il y avait aussi des détours à ne s’y plus comprendre. C’est à la lampe du sanctuaire que j’ai d’abord repéré le curé de Malartic ; ensuite, quant à l’entrée de sa sacristie-presbytère, à la croix noire qui la marque. Il y a des prospecteurs qui logent dans des cabanes de neuf pieds par douze. Le curé de Malartic, quand je l’ai visité, n’en prenait pas davantage pour sa sacristie et son presbytère.

Sous la forme vestimentaire d’un prospecteur crotté et poussiéreux qui vient de découvrir quelque chose d’important, je me présentai donc, un beau soir de juillet — les moustiques étaient particulièrement ennuyeux — chez le curé de Malartic. De dix heures à minuit il m’a raconté alors son histoire et celle de sa paroisse toute neuve.

L’abbé Joseph-Albert Renaud est né à Saint-Paul de Joliette et il a fait, comme de raison, ses