Page:Benoist - L'Abitibi pays de l'or, 1938.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.
111
L’Abitibi, pays de l’or

nouvel embranchement du Canadien National, Senneterre-Rouyn, fait son lit dans une trouée que l’on vient de pratiquer en pleine forêt. Une partie du rail, de Senneterre à Val d’Or, est maintenant posé et ballasté. Le service y est établi. L’autre partie, jusqu’à Rouyn, se complète.

Les ouvriers de la route, les ouvriers du chemin de fer, cela met dans ces parages pas mal d’activité, qui ne fait que s’ajouter cependant à celle qui existait antérieurement, depuis deux ou trois ans, surtout depuis l’automne de 1936, à la suite de la découverte d’un filon merveilleux dans les profondeurs de la mine O’Brien.

Franchi en bac le passage de la Rivière-Piché, l’automobile roule sur une route déplorable quant à l’inconsistance de sa surface, mais très peuplée, relativement sans doute, car le pays est bien jeune, quant à sa double bordure. De l’un et l’autre côté, parfois à double rang, une succession de cabanes, de tentes, d’installations de fortune. C’est ainsi presque jusqu’à East Malartic, le nom d’une mine à la veille d’entrer en production ; au delà, les installations sont moins rapprochées, mais chacune se fait plus dense, sorte de petit village autour d’un chevalement fraîchement posé au-dessus du puits d’une mine. Il arrive que le chevalement s’accompagne d’une usine, à la