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Émile Benoist

mais coutumières en ce lieu. C’est le quartier malfamé, opérant au grand jour, comme cela ne se voit plus à Montréal. Les exploiteurs du vice, les entrepreneurs de la prostitution s’en donnent tout à leur aise. Leurs établissements, tout clandestins qu’ils sont, ont envahi sans rencontrer le moindre inconvénient, le moindre embarras, les terres du domaine public, les occupent, les font servir à leurs fins.

La Rivière-Piché s’est établie à la faveur de la confusion qu’ont occasionnée dans le pays de Québec les élections provinciales de 1935 et de 1936. Pareil état de choses ne s’éternisera sans doute pas. S’il est des squatters qui ne méritent aucune considération, ce sont bien ceux qui s’emparent d’une partie du domaine public pour organiser et exploiter la corruption sous toutes ses formes. Quelques descentes de police, une surveillance suivie et tout rentrera dans l’ordre. Un ordre relatif, cela va de soi, car dans un pays minier qui s’ouvre, où la course à l’or reste de quotidienne actualité, il est presque normal ne soit pas exactement semblable à ce qu’elle est dans d’autres milieux[1].

  1. À l’automne de 1937, les autorités provinciales sont en fait intervenues, non seulement à la Rivière-Piché mais en plusieurs autres endroits du même genre ; à la