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L’Abitibi, pays de l’or

vers Rouyn. Cette dernière a ceci de particulier que le moindre cahot — s’il peut être ici question de moindre cahot — prend des allures de fondrière. Au vrai, la route nouvelle est déjà toute jonchée de carcasses d’automobiles qui ont connu leurs dernières pannes. En pareille voie, il n’y a pas d’A. O. A. qui voudrait se risquer au sauvetage des voitures. Une panne d’importance en est une dont l’automobile ne revient pas souvent.

À la croisée des deux routes en question, en tout cas pas loin de là, nouvelle agglomération humaine, d’établissement tout récent : la route ne vient-elle pas de s’ouvrir ? Il lui faut franchir un cours d’eau, une sorte d’étroit qui se trouve à séparer en même temps qu’à unir les lacs de Montigny et Lemoine. Un pont se construit déjà. Il sera réservé au chemin de fer, au nouvel embranchement du Canadien National (Senneterre-Rouyn, par Val d’Or). Il n’a pas été, paraît-il, possible de s’entendre pour y ménager une passerelle qui servirait à la circulation automobile. Un deuxième pont deviendra donc nécessaire. Pour l’heure, le passage se pratique au moyen d’un bac et comme la circulation est déjà dense — un service d’autobus vient même d’être organisé par là, — le passeur aura bientôt fait fortune.

Sur les berges de l’étroit, à l’endroit du bac,