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ACTE TROISIÈME
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Le Curé. — Si. Le vingt-huit à midi… Auriez-vous envie d’en profiter ?

Emmanuel. — Ah ! je n’y pensais pas, mais…

Le Curé. — Mais ?

Emmanuel. — Volontiers.

Le Curé. — Je vous inscris ?

Emmanuel. — Entendu.

Le Curé. — Si je vous prenais au mot ?

Emmanuel. — Monsieur le Curé, je vous en prie…

Le Curé. — Non ? Seriez-vous fiancé ?

Emmanuel. — Je vais l’être ; ça ne peut plus tarder. Gardez-moi l’heure en question.

Le Curé. — Voilà, par exemple, qui est original !

Emmanuel. — Je vais vous donner mon nom : Denis Emmanuel.

Le Curé. — Comment, vous êtes parent ?…

Emmanuel. — Du tout. Coïncidence.

Le Curé. — Ah !… Je me sens de plus en plus dans le domaine du merveilleux !… Mais vous épouserez quelqu’un qui s’appellera ?…

Emmanuel. — Madame Denis Emmanuel.

Le Curé. — C’est juste ! Ma curiosité est en échec.

Emmanuel. — Et je garde ainsi toute liberté.

Le Curé, écrivant. — Vingt-huit à midi, mariage Denis Emmanuel. Je le marque, ne serait-ce que pour suivre l’affaire. Je suis friand de tout ce qui n’est pas banal.

Emmanuel. — En ce cas, Monsieur le Curé,