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ACTE TROISIÈME
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Le Docteur. — Voyez-vous ça !… Et qu’est-ce que tu aimes encore ?

Jacqueline. — Le chocolat… dans ton grand tiroir.

Le Docteur. — Petite rusée !… Et où est-il mon grand tiroir ?

Jacqueline. — Dans ton cabinet.

Le Docteur. — Pas possible ? Et vous voulez y venir, dans mon cabinet ?

Jacqueline. — Voui !

Le Docteur. — On ne peut rien refuser à cette frimousse-là… Mademoiselle veut-elle passer ?

La Femme du Docteur. — Ne lui en donne pas trop. Fais semblant. Ou laisse-moi le lui donner.

(Ils sortent tous trois.)


Scène VII

EMMANUEL, puis JACQUELINE

Emmanuel. — Personne ! C’est fort ! Je l’ai entendue parler. Elle me fuit donc ?… C’est intolérable ! Cette fois, je ne bouge plus… avant d’être fiancé. Car je vais être fiancé : je n’ai plus le choix. Histoire terrible et charmante. Qu’elle soit blonde, brune, belle, laide, elle va m’enchanter ! (Prenant le téléphone) Allô ! Allô ! Donnez-moi le cinquième. Est-ce vous, Antoinette ?… Je ne rentrerai pas dîner… Non… sûrement pas. (Il raccroche) Tout est hasard, mais tout s’enchaîne. Un thé servi… par terre, m’amène à passer un exa-