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ACTE DEUXIÈME
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malheureusement témoins de cette scène, je vous prie d’en noter la gravité.

Emmanuel. — Ils se tordent tous !

Le Président. — Vous allez voir venir ici des gardes…

(Le Garçon revient essouffle.)

Le Président. — Qu est-ce qu’il y a ?

Le Garçon. — Je ne trouve pas les gardes !

Le Président. — Ils doivent être au petit café de la place de la Sorbonne. Courez voir !

Emmanuel. — Hop ! Un pourboire pour la course !

Le Garçon. — Insolent !

Le Président, au public. — Messieurs…

Emmanuel. — Et Mademoiselle !

Le Président. — Messieurs… pour la première fois depuis que j’examine dans cette enceinte, un individu a osé nous empêcher d’exercer notre tâche sacrée vis-à-vis de la jeunesse. En vérité, je m’étonne qu’aucun de vous ne se lève pour lui dire son fait. Mais l’Université oppose son calme dédain, et, confiante, elle attend que les agents de la force publique l’aient débarrassée de cette grossière cause de désordre.

Emmanuel. — Très bien ! Applaudissements ! À mon tour !

Le Président. — Taisez-vous !

Emmanuel. — Pourquoi, Monsieur ? J’ai le droit de parler, et autant que vous. (Au public) Mademoiselle, Messieurs, tout ce que vient de dire ce Monsieur est colérique et faux. Je ne le connais, ni lui ni ses acolytes. C’est eux qui m’ont provoqué.