Page:Benjamin - Le Pacha, paru dans Les Annales politiques et littéraires, 3 et 10 août 1924.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Marinette, riant. — C’est pour ça que vous m’épousez ?

Pierre. — Oh ! vous, ce n’est pas pareil… Vous on vous aime. De vous, on ne se lassera jamais.

Marinette. — C’est encore plus terrible.

Pierre. — Avec vous, je serai très heureux.

Marinette. — Soit.

Pierre. — Vous, vous avez été élevée avec indépendante, sans mesquinerie… Vous n’êtes pas tatillonne… Vous saurez en prendre et en laisser !

Marinette. — Surtout en laisser !

Pierre, très content. — Parbleu ! (Il lui presse les mains.) Vous verrez cette joie !… Comme je vous embrasserai !…


Scène VII

Suzanne. — On peut entrer ?

Pierre. — Non.

Suzanne. — Ce n’est pas pour moi. C’est pour Mme Pharamond.

Pierre. — Eh bien ! non !

Suzanne. — La voilà.

Pierre. — Alors, ne demande rien ! (À Marinette.) Venez dans le jardin. Fuyons cette bique. (En s’en allant.) C’est comme ça tout le temps. On me dit par exemple : « Veux-tu être tranquille ? — Oui. Je veux être tranquille. — Alors, déplace-toi pour qu’on balaie sous ton fauteuil… » C’est comme ça tout le temps !

Ils sortent.

Mme Pharamond. — Ah ! madame !… Si l’on n’était pas forcé par la fatalité… livrerait-on jamais son chez soi ! (Soupirs profonds.) Voyons, madame, ici, nous avons… (Elle appelle comme si elle comptait du linge.) Un buffet.

Mme Hamelin. — Voici.