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III

Grâce au ciel, la nuit on peut dormir et légitimement ne rien comprendre… même qu’on dort. C’est ce qui advint à notre voyageur. Mais s’éveillant, il retrouva ses inquiétudes de la soirée, surtout quand le major lui dit avec sa gaîté juvénile :

— Aujourd’hui nous devons voir le terrain conquis !

« Terrain conquis ». Ces mots firent battre le brave cœur de Barbet. Mais, il se frotta les mains et se força à rire :

— Nous sommes bien capables de nous y faire tuer, hein ?

On ne sait jamais jusqu’à quel point un An-