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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

mousse… il postillonnait ! Alors, je l’ai fait ficeler !

— Pour ces messieurs, reprit le garçon, une liqueur ?

Le major faisait mine de ne pas entendre.

— Mais, dit-il, le conducteur du machine il accourut à son camarade ; il dit ce était sauvage, et pour me punir, il conduirait plus le train du tout, car le liberté, le égalité, le fraternité, et enfin vive le France !…

Le garçon marchait à reculons.

— Messieurs, un cigare ?

Le major en sortit deux. Ils arrivaient à l’auto ; Barbet demanda machinalement :

— Alors… le mécanicien ?…

— Alors, je ai été forcé faire ficeler aussi !… Mais ayant été ingénieur, j’ai conduit le train, avec plaisir même, comme le chose ancienne que on retrouve, et je ai arrivé à l’heure, les chevaux ayant bu et tout étant bien.

Il prit un temps et ajouta :

— Ainsi, pour le garçone, il faudrait même chose.

Barbet, abasourdi, monta dans la voiture. C’est le vieux qui ferma la portière, puis qui, s’inclinant, susurra :