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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

— À quatre heures, monsieur, elles vont prendre le thé au lait… C’est confortable… Et… quand l’Angleterre a fait l’emprunt, monsieur… elles ont donné quatre cent cinquante livres… et…

Il ne finissait pas d’énumérer leurs qualités.

Avec Barbet et le superbe Si Hadj ben el Haouri, il repassa dans son bureau. Au mur, il leur fit voir des barêmes, des statistiques, il dit ses progrès et ses espérances. Puis, il leur remit à chacun une grande enveloppe.

— Vous emporterez.

— Que vous êtes gentil, fit Barbet. Brochure sur l’usine ?

L’autre cligna de l’œil, se frotta les mains, et il était toujours très laid, très sale, mais aussi bien attendrissant quand il reprit :

— Nô. Ce est elles… la photo de elles. Vous les reverrez toutes… c’est le complet groupe… et… je suis dans le milieu.

Barbet n’avait jamais vu patron si attendrissant. Il eut même aimé deviser sur cette nouveauté que lui offrait le Royaume-Uni ; mais l’auto, cette petite cage qui contenait peu d’air, le rendormit assez vite, ainsi que le superbe Si Hadj ben el Haouri, et le soir, après avoir quitté ce personnage, dont il se dit secrètement : « En voilà en-