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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

plantés dans le sol, des affiches en toile blanche, avec des inscriptions noires et rouges, dont les phrases finissaient par d’énormes points d’exclamation.

— Qu’est-ce cela ? dit Barbet.

— Oh !… yes, fit le commandant écossais.

— Pardone, je demande : qu’est-ce cela ? fit Barbet, appuyant sur ces syllabes françaises, comme si son ton plus fort équivalait à une traduction.

Mais le commandant reprit :

— Ah !… Oh !… Théâtre !

Ils escaladèrent la butte et découvrirent un cirque en gradins de bois, sur lesquels étaient assis cinq à six cents jeunes hommes et leurs officiers. L’un de ces derniers parlait français. En rougissant d’une terrible façon, le commandant écossais lui amena Barbet, qui dit tout de suite :

— Mon capitaine, envoyé par mon Gouvernement et par la Presse française…

— Oh ! mongsieur, dit joyeusement le capitaine en l’interrompant, je vous prie vous asseoir et vous allez voir le théâtre.

Il avait une figure ronde, pleine d’humour, des yeux plissés très rieurs, de grosses lèvres farceuses, et les joues étaient rasées, mais le haut