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VIII

Le lendemain matin, Barbet dormait quand le garçon frappa à la porte.

— Monsieur est attendu en bas.

Bigre ! Encore au lit. Pas moyen, même, de se raser… En hâte, il avala un café au lait amer, car on n’avait consenti à lui donner que deux grammes de sucre dans une enveloppe ; et essoufflé, habillé de travers, peigné en chien fou, il rejoignit dans une auto le superbe Si Hadj ben el Haouri, voluptueusement étalé sur la banquette du fond. Saluts. Bredouillements. La voiture partit et alors, d’une voix grave, avec un noble sourire qui montrait ses dents d’un magnifique ivoire, le superbe Si Hadj ben el Haouri commença en ces termes :