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LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

de nous voir, car ils ne contrôlèrent aucun des bagages que nous avions au nombre de quarante-sept, et ils refusèrent d’être payés. À la douane, nous vîmes quatre constructions grandioses et trois machines merveilleuses, et on ne peut pas tout dire, c’est trop beau… mais que Dieu protège la France !

Puis, lui aussi mangeait des huîtres. Llll… Llll….

Enfin, ce fut un déjeuner charmant, à la louange des Français et de leur pays superbe. On n’y parla des Îles Britanniques qu’à la fin, quand Barbet, un peu étourdi par six verres de vin d’Anjou, n’avait plus tout son sens critique pour profiter de la conversation ; mais les veines chaudes, il voyait tout facile et il se disait :

— Je décrirai ce dîner admirable ! Je ferai savoir que ces gens-là nous aiment !…

M. John Pipe s’était levé.

— Mongsieur Bâbette, ne manquons pas le train, je vous prie…

L’autre approuva. Il ne pensa même pas à enlever son habit. Il fit des remerciements qui avaient la chaleur du vin d’Anjou ; il serra la main de chaque convive, la tenant entre les siennes comme un candidat démocrate élu remercie ses