Page:Benjamin - Le Major Pipe et son père, 1918.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
127
LE MAJOR PIPE ET SON PÈRE

un homme qui continue son métier, tandis qu’un confrère se bat.

— Ah ! Très, très bien !… Et tu les admires ?

— Dame…

— Bouche bée ?

— Pas toi ?

— Si, oh ! si !

Le major Pipe était à trois pas, en train de parler, lui aussi, avec un gros monsieur ; on pouvait causer une minute. L’officier reprit sur un ton maussade :

— Ils ont de la marmelade suave, hein ?… et au corned beef ! quel corned beef !… et des bains-douches, bigre de bigre !… Bref, ils sont confortables, et ils t’ont montré tout ça… Parbleu ! ils montrent toujours ça ! La façade ! Ce sont des fierrots habiles !… Seulement quand ils se font zigouiller, ils baissent la devanture…

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Ils ne t’ont pas montré leurs cadavres ?

— Mais mon vieux…

— T’en ont-ils montré ?

— Je n’allais pas voir ça.

À ces mots, Barbet se sentit frôlé amicalement. C’était le major James Pipe qui avait entendu et venait pour mettre son mot, s’excusant d’abord