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GRANDGOUJON

— On l’emmène à la campagne ! répondirent les Alpins.

— Hélas ! Je ne marcherais pas longtemps ! reprit Grandgoujon.

Il serrait des mains, envoya des baisers, se dégagea.

D’autres troupes venaient derrière, qui le bousculèrent un peu. En hâte il regagna le trottoir et la foule, et comme on l’appelait de loin :

— Viens donc, quoi ! Tu vas pas nous plaquer ?

Il cria de tout son cœur et de toutes les forces de sa santé :

— Je ne peux pas !… Je suis soldat !

FIN