mari ?… Il est aussi dans les chasseurs ». Et Grandgoujon, versant du vin toujours, répétait encore :
— Vive l’armée ! Qu’ils sont beaux, les gars !
Puis, il buvait avec eux ; il avait sa capote ouverte ; il frappait sa poitrine. Soudain, il aperçut sur la chaussée Madame des Sablons qui le regardait. Elle était dans son uniforme bleu-horizon de femme de bien mobilisée. L’aimait-il moins dans cette tenue ? Il cria de nouveau simplement : « Vive la France ! »
Et elle répondit :
— Oh ! oui, mille fois vive la France !
Des soldats levèrent leur béret. L’un fit :
— Hé ! c’t’une bath poule !
Et Grandgoujon reprit :
— Une femme admirable, qui comprend les poilus !
Il leva le nez : il vit Moquerard à côté de Colomb qui, sur le balcon, se trémoussait. De là-haut, Moquerard laissait pendre un paquet au bout d’une ficelle, mais il lâcha tout, lorsqu’il aperçut Grandgoujon, et il cria aux soldats :
— Tapez-le !… Videz-le !… C’est un ancien cantinier : il a des sous plein ses poches !
Grandgoujon éclata de rire. Il le montra aux Alpins :
— Quel numéro ! J’aurais voulu être au front avec lui !
Ainsi, tout le monde était là : tous ceux qu’il connaissait… et qu’il aimait en somme, car tous étaient solidaires et avaient été sauvés comme lui