L’autre reprit :
— Madame votre mère devait vibrer à tous les événements ?
— Ah ! Monsieur, fit Grandgoujon, les plus lointains ! La Révolution russe lui a fait un mal ! Ma mère aimait la Russie…
— Y avait-elle été ? dit étourdiment ce placier en convois.
— Non, mais elle avait vu les Russes à Paris… et… nous avions des valeurs russes…
Le monsieur noir eut un soupir, médita, puis se décidant :
— Hélas ! La mort est là, qui veut qu’on s’occupe d’elle… Avez-vous, Monsieur, l’intention de prendre une troisième classe, comme d’habitude ?
— Une… troisième classe ? balbutia Grandgoujon.
— Monsieur votre père eut sa troisième classe. La troisième classe est ce que nous faisons de mieux, aussi éloignée de toute pose que d’une excessive modestie. À l’église, service brillant, avec toute la prêtrise, et à sa tête Monsieur le Curé, ce qui fait bien, car les stalles sont remplies.
— Je ne me rappelle pas, gémit Grandgoujon.
— Ayez confiance, reprit l’homme sombre, qui boutonna sa redingote.
— Ainsi, se permit de dire Grandgoujon, vous représentez la maison… enfin celle qui a enterré mon pauvre père ?
— Monsieur votre père fut inhumé par les soins de la maison Moreuil.