ne parlait que par exclamations de désespoir, mettant en avant son incapacité à soigner sa maîtresse, vu qu’elle était presque immobilisée par une sciatique.
— Qu’est-ce que nous allons devenir ! geignait Grandgoujon, la tête dans ses mains. Vais-je la laisser mourir !… Enfin, qu’on vienne à mon secours !… Où est la concierge ?… Par la cour, appelez la concierge !
Celle-ci monta et consentit de mauvaise grâce à quérir une sœur garde-malade. Elle en ramena une qui était fluette, finaude et fouineuse, et dont Mariette dit, après le premier repas :
— Ces sœurs, ça voudrait être servies mieux que des princesses du sang !
Elle le dit devant Grandgoujon, qui n’entendit rien. Il écrivait à Madame Creveau :
« … C’est le plus grand malheur de ma vie… Venez à mon aide. Je compte sur votre bonne affection. Je ne tiens plus debout, et je fais peine à voir. »
Le lendemain, à la première heure, la pâle Madame Creveau s’en vint, tout éplorée et comme fondue ; aussi ne fut-elle d’aucun secours. Elle assura surtout Grandgoujon de ses intentions tendres, trop heureuse que, maintenant, dans son esprit à lui, le nom de Creveau pût marquer une amitié vraie. De fait, avec elle il pleura, puis il dit :
— Je suis bien malheureux. Voulez-vous, Madame, que je vous embrasse aujourd’hui ?
Et sa mère mit trois longs jours à mourir, sans