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IV

Dimanche. Repos toute la matinée. Ainsi en a décidé le patron, non par égard pour la troupe, dont il dit : « Ils n’ont encore rien foutu ! », mais pour s’apaiser soi-même, car ses nerfs sont exaspérés.

— Un matin, déclare-t-il, je vais prendre le train sans rien dire, et ils finiront le film comme ils l’entendront.

En attendant, ce dimanche-là, il ne se lève pas ; … il ne se repose guère : il tempête dans son lit.

— Ils freinent, parbleu, tant qu’ils peuvent ! C’est la grande joie du cinéma. Mais moi, j’ai dit que je serais à Paris dans trois semaines, et j’y serai ! Je les connais, les gaillards ; ils ont gâché