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ANTOINE DÉCHAÎNÉ

— Non. Même pas vous ! fait Antoine… A-t-on recoiffé la petite ?

— On est en train, patron.

— Le cheval qu’on a loué, est-il au mas ?

— J’allais vous demander…

— Envoyez-le immédiatement par le rouquin. Qu’est-ce qu’il fout, celui-là ? Il n’est jamais revenu avec mes cerises ! Ah !… ça ne va pas ! Dans un quart d’heure il faut être parti.

Il rentre à l’hôtel, fourre son scénario dans sa poche, fait signe à l’auto, la remplit, monte à côté du chauffeur et crie :

— Pressons ! Pressons ! Nous ne sommes pas ici pour rigoler !

Le régisseur sourit. Antoine éclate :

— Vous pouvez rire, mon vieux. Si Daudet vous voyait, il vous fouterait dans un de ses livres. Allons, en route !

On démarre. Il fait « ouf ! » et sourit à son tour.

— Ça y est tout de même. On est parti !