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ANTOINE DÉCHAÎNÉ
L’autre accourt.
— Tu bois quand c’est moi qui parle ? dit Antoine. Que je t’y reprenne ! Tu vas nous mener chez un marchand d’habits et chez un marchand de chaussures. Compris ? Allez, oust ! Les intéressés, suivez !
Ils ne suivent pas : ils précèdent. Ils ont un port avantageux. Ils marchent en se faisant valoir. Les petites vendeuses, qui préparent les étalages des magasins, les suivent d’un œil rêveur.
— Premiers ravages du cinéma ! murmure Antoine, goguenard.
Puis commence la bataille avec les marchands. Chez le premier, il demande un veston neuf qui ait l’air vieux. La vendeuse le considère avec stupeur.
— Plaît-il ?
Il marmonne :
— Il n’y a plus une ville en France où on comprenne le français !
Puis il s’assied, et posément :