Page:Benjamin - Antoine déchaîné, 1923.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
ANTOINE DÉCHAÎNÉ

épatant, un antiquaire, qui connaît trois mas admirables…

Antoine avait commencé de monter l’escalier ; il se tourna ; et, cette fois, avec une netteté qui n’admettait plus de réplique :

— Laissez, mon vieux, vos antiquaires où ils sont. Foutez-nous la paix avec ces bêtises-là ! Je ne travaille pas dans le faux, ni dans le truqué. Et puisque, une fois de plus ; j’ai fait votre boulot, couchez-vous la conscience satisfaite… Les crabes sont arrivés ? Bien. Pas de discours. Demain, à huit heures, tout le monde en bas, et en tenue. On tourne au mas. Bonne nuit !

Encore deux marches : il s’arrête de nouveau :

— Faites-moi porter trois bouteilles de Vittel. Je vais boire et pisser toute la nuit. Demain, je serai d’attaque.

Puis il monte.

Le lendemain, comme huit heures sonnent, il redescend. Il a le visage serein. L’opérateur s’empresse.