Page:Benjamin - Antoine déchaîné, 1923.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
31
ANTOINE DÉCHAÎNÉ

veuille de nous, on adopte sa maison pour y travaillotter.

— En route !

Nous voilà partis à petits pas. C’est une ville adorable. Le passé y est partout vivant, et le temps lui a donné mille émouvantes figures. Ce sont des toits provençaux sur de vieilles pierres gauloises. On se frotte à des murs qu’ont frôlés les soldats ou patriciens du Grand Empire, et l’on retrouve sur les masques des Arlésiens de maintenant, le souvenir de la mâle beauté de certaines têtes romaines.

— Halte ! dit le régisseur. Regardez devant vous !

— Ce mur ? Eh bien ?

— Maison de l’Arlésienne !

— Ça ?… Mon petit vieux, vous avez reçu un coup de soleil… Ça ?

— Oui, ça… qui a un caractère énorme !

— Aucun. On se croirait à Ivry.

— Enfant !…