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ANTOINE DÉCHAÎNÉ

J’ai vu ça l’autre jour, quand il galopait. Il allait aussi vite que le vent de la Camargue, Il y aura, grâce à lui, quelques mètres épatants !

Il remonte son pantalon. Sa cigarette s’est éteinte : il demande des allumettes au régisseur, et les empoche. Puis revenant à l’Arlésienne :

— Vous avez un corsage à rendre amoureux un paralytique ! Quel costume !… Ah ! enfin, voilà l’autre qui revient avec un appareil ! Ne perdons pas de temps. Il me dirait : « Il n’y a plus de lumière !… » Qu’on se rassemble et qu’on m’écoute. Voici ce qu’il s’agit de faire. Primo : Frédéri reconduit l’Arlésienne chez elle. Il la mène à sa porte. Il l’embrasse sur le seuil : il faut un baiser un peu éperdu. Puis il regarde jusqu’à ce que la porte soit fermée, et la porte se ferme lentement, parce que l’autre est une garce… Mademoiselle, quand vous regardez froidement, vous avez un œil épatant : il faudra me faire cet œil-là. Bon. Maintenant, secundo : le pendant. Mitifio reconduit l’Arlésienne. Celui-là est gardien de chevaux : c’est