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ANTOINE DÉCHAÎNÉ

même de Montmartre ! Et… c’est votre faute ! Nous ne pouvons plus prendre nos modèles qu’à Montmartre, puisque des femmes comme vous, les plus belles de ce pays, se promènent devant Saint-Trophime, avec la robe et le chapeau d’une Parisienne, place de l’Opéra !

Une heure après, il est aux Alyscans, pestant encore contre les sarcasmes de cette Arlésienne, mais ébloui par sa beauté.

Sur cette vieille voie romaine, bordée de tombeaux vides, où la mort n’est plus qu’un souvenir qui donne aux lieux de la majesté, il veut illustrer par le film une rencontre du faible Frédéri et de la cruelle Arlésienne. Encore elle ! Elle sera partout, comme il a dit. Arles dans le drame, c’est elle et ce n’est qu’elle. Il faut qu’avec son châle étroit, sa robe longue, ses petits pieds qui se dérobent, elle passe avec son amant, devant tout ce qui fait la splendeur et le renom de cette ville.

Les courses ! Il y a des courses ? Qu’elle y soit !

— Et pourvu qu’elle n’y soit pas seule… mar-