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dant ce discours, de marcher à travers la chambre, de plus en plus agité. Il répondit, sans lever la tête :

— Je ne sais pas ce que tu veux dire, Iphiclès. Je n’ai jamais enseigné, je n’ai jamais tenu école. J’ai donné cours à mes pensées, sans forcer personne à les adopter.

— Oses-tu recourir à de telles misères, Callicrate ? Ne sais-tu pas que le charme est le vrai violateur des consciences et que Platon, causant amicalement dans ses jardins, fait plus de ravages que cent docteurs exerçant, dans leurs chaires, le métier d’informer les âmes ?

Le philosophe murmura :

— J’ai tout au plus formé l’élite, une infime partie de la nation.

— Celle qui détermine l’âme de nos dirigeants, Callicrate. Crois-tu que ceux-ci s’inspirent du penser des